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La Macarena

L'andalou devient définitivement romantique en embrassant le catholicisme, car dans le mythe de Jésus il se reconnaît narcissiquement, il assiste à sa propre passion et à sa propre apothéose et se contemple vengé de tous les bourreaux. Dans le même temps, il trouve en la Sainte Vierge -considérée comme une mère- le moyen d'exalter ses débordements de tendresse. Le complexe de l'incapacité politique s'exprime sous la forme d'une protestation universelle, d'un scepticisme absolu, d'une invocation désespérée à la mort pour garder la force de vivre. Le peuple andalou est trop affectif pour ne pas être religieux. C'est à cause de cette affection que les missionnaires du catholicisme purent lui imposer leur mythologie évangélique, leur message de douleur et d'amour, leur théologie romantique. Mais ils ne purent effacer totalement son fond islamique ou ancestral de doute, auquel on peut attribuer la charge de sensualité profonde toujours présente dans sa joie.

Extrait, Le FLamenco, entre révolte et passion.
Gabriel et Bernardo Sandoval


Musique : Djelem, Djelem - Kocani Orkestar


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