“ Par définition, l’extrême du possible est ce point où, malgré la position inintelligible pour lui qu’il a dans l’être, un homme, s’étant dépouillé de leurre et de crainte, s’avance si loin qu’on ne puisse concevoir une possibilité d’aller plus loin. Inutile de dire à quel degré il est vain (bien que la philosophie se ferme dans cette impasse) d’imaginer un jeu pur de l’intelligence sans angoisse.
L’angoisse n’est pas moins que l’intelligence le moyen de connaître et l’extrême du possible, par ailleurs, n’est pas moins vie que connaissance. La communication encore est, comme l’angoisse, vivre et connaître. L’extrême du possible suppose rire, extase, approche terrifiée de la mort ; suppose erreur, nausée, agitation incessante du possible et de l’impossible, et, pour finir, brisé, toutefois, par degrés, lentement voulu, l’état de supplication, son absorption dans le désespoir ”.
L’Expérience intérieure - Georges Bataille
Musique : Caminos - Barlande - Pedro Soler & Gaspar Claus
Dans l'ordre d'apparition - Rafael Romero, Juan Bacan (cante) Concha Vargas (baile), Pedro Maria Peña (guitarra), Pedrito Peña (cante), Carmen Vargas (cante), Ines Bacan (cante)
- Gaspar Claus (violoncelle) et Pedro Soler (guitarra)
- Jean-Michel, Catherine de l’Hôtel le Belvédère du Rayon Vert, Maya e piccola..
Ce qui me captive dans le flamenco c’est la “ Transformance ”.
L’art de mettre en forme, suscité par un état de corps vivant (différent de l’état de faits), l’art de la transe, le passage aux limites, pour s’unir au monde, à l’autre, à soi dans un mystère commun. Une transgression, un assaut du réel, une transformation substantielle de la réalité qui relève de protocoles rigoureusement transmis en musique, en chant et en danse. Le compás mesure et ryhtme ce processus énergétique qui place la vie hors-limite, dans un espace autre. Peu à peu l’écart entre la vie et l’art se réduit, le passage se fraye délicatement.
Ceux qui cultivent cet art des profondeurs connaissent le subversif, l’insaisissable, l’imprévisible, les vagues de l'âme. Le flamenco éclaire les racines de l’humanité, il touche au cœur l’Homme sensible, rend visible l'invisible.
Merci aux Passeurs, aux “ Transformers ”. Viva los gitanos y el Olé de las golondrinas !
Cerbère, le 12 Juillet 2014, con amor Murielle Sauzot
Caminante No Hay Camino
Todo pasa y todo queda
Pero lo nuestro es pasar
Pasar haciendo caminos
Caminos sobre la mar
Nunca perseguí la gloria
Ni dejar en la memoria
De los hombres mi canción
Yo amo los mundos sutiles
Ingrávidos y gentiles
Como pompas de jabón
Me gusta verlos pintarse de sol y grana
Volar bajo el cielo azul
Temblar súbitamente y quebrarse
Nunca perseguí la gloria
Caminante son tus huellas el camino y nada más
Caminante, no hay camino se hace camino al andar
Al andar se hace camino
Y al volver la vista atrás
Se ve la senda que nunca
Se ha de volver a pisar
Caminante no hay camino sino estelas en la mar
Hace algún tiempo en ese lugar
Donde hoy los bosques se visten de espinos
Se oyó la voz de un poeta gritar
Caminante no hay camino, se hace camino al andar
Golpe a golpe, verso a verso
Murió el poeta lejos del hogar
Le cubre el polvo de un país vecino
Al alejarse, le vieron llorar
Caminante, no hay camino, se hace camino al andar
Golpe a golpe, verso a verso
Cuando el jilguero no puede cantar
Cuando el poeta es un peregrino
Cuando de nada nos sirve rezar
Caminante no hay camino, se hace camino al andar